FÊTE DU CINÉMA FRANÇAIS

LES CHEVAUX DU VERCORS est le premier film de Jacqueline Audry et le seul de ses incursions documentaires, à la fin de ses études au Centre artistique et technique des jeunes du cinéma, à Nice, où elle fut la première femme à étudier la réalisation. Le court métrage se concentre sur les chevaux du massif du Vercors, en Camargue française, en transhumance, dans l'immensité des prairies. Audry revient sur le paysage provençal de Camargue dans LA CARAQUE BLONDE (1953), « un drame rural, une histoire de rivalité entre bergers et riziculteurs » aux « projets uniques dans le cinéma d'aventure français » (Bertrand Tavernier), parfois qualifié de « un western français. Comme premier long métrage, il signe LES MALHEURS DE SOPHIE, comédie dramatique d'après le roman de la comtesse de Ségur (1858), dans une adaptation libre (par sa sœur Colette Audry) qui écarte la perspective enfantine, mettant en scène la jeune Sophie comme un adulte indépendant dans la deuxième partie du film et privilégie un ton féministe. Réalisation trouble, freinée par les obstacles de la censure vichyssienne au scénario sur les malheurs de laquelle Pierre Laroche a publié un texte éclairant (Les malheurs d'un scénario), le film est tourné au printemps 1945 et créé l'année suivante. On peut le considérer comme un film matriciel, « l'embryon de ce qui deviendra la marque du réalisateur, une manière de contourner les règles, de frustrer les attentes et de faire fi des conventions » (Brigitte Rollet).

[Texte fourni par Cinemateca Portuguesa]